Dans les conflits armés, l'incertitude entourant les faits et les violations du droit international humanitaire (DIH) s'est accrue en raison de la désinformation, de la guerre de l'information et des « deep fakes ». Le DIH prévoit des mécanismes, certes limités, visant à établir les faits et à renforcer le respect du DIH, notamment la Commission internationale humanitaire d'établissement des faits (CIHEF).
Dans la pratique, le manque d'ancrage institutionnel a été l'une des raisons pour lesquelles ces mécanismes n'ont pas été pleinement efficaces. Le fonctionnement de la CIHEF dépend principalement des États qui ont accepté sa compétence. Ainsi, la CIHEF a contribué aux échanges bilatéraux avec les gouvernements, mais aussi aux bons offices afin d'assurer une attitude de respect du DIH. En 2017, elle a mené sa première mission à la demande de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), et elle fournit actuellement ses bons offices à la République de Pologne en ce qui concerne un incident dans la bande de Gaza.
Ce Side-Event se concentrera sur le clivage perçu entre l'utilisation des mécanismes institutionnels des droits de l'homme pour la mise en œuvre du DIH, y compris le Conseil des droits de l'homme, et le mandat de la CIHEF en tant qu'organe d'experts pour le règlement des différends.
La discussion vise à déterminer comment de nombreuses commissions et missions d'enquête, d'une part, et l'expertise de la CIHEF en matière de DIH, d'autre part, peuvent s'enrichir mutuellement à deux égards : premièrement, l'expertise unique de la CIHEF en matière de DIH, dans le respect de son impartialité, et, deuxièmement, la fonctionnalité institutionnelle et procédurale d'autres organisations. Le Side-Event illustrera la complémentarité de la CIHEF et d'autres organismes, tels que les commissions d'enquête des Nations unies, en tenant compte de leurs différentes expertises, de leurs différentes méthodes de travail et de leurs différents objectifs.
